The evening gave evidence, once more, that it’s no use judging voices from recordings. I’d never been seduced by what I heard of Jaroussky so far, but discovered that, live, he has a very engaging, seductive timbre as well as an engaged and engaging presence on stage.
Ces deux personnages féminins apparaissent parfaitement équilibrés par le duo Philippe Jaroussky en Didyme, tout simplement merveilleux de musicalité et de sensibilité, alliant la virilité d’engagement à l’émotion extrême de la passion amoureuse, toujours sincère, d’une profondeur vocale et théâtrale unique.
Le spectacle est porté par une distribution admirable. Philippe Jaroussky, la star de la soirée, nous éblouit dès la première syllabe de son premier air (« The rapturd soul defies the sword »). Si ses aigus sont magiques, ses graves ne sont pas en reste, notamment durant son premier duo avec Theodora.
Et après un premier acte un peu timide, Philippe Jaroussky dépeint dès la seconde partie un Didyme évidemment pur et angélique, mais traversé de cette sensibilité révoltée qu’il sait libérer dans les moments clés.
Extrait de la nouvelle production de Theodora de Haendel, dirigée par William Christie à la tête des Arts Florissants et mise en scène par Stephen Langridge. Avec Katherine Watson, Stéphanie d’Oustrac, Philippe Jaroussky, Kresimir Spicer et Callum Thorpe.
Au Théâtre des Champs-Elysées du 10 au 20 octobre 2015
Philippe Jaroussky (Didymus) : « Pour chacun de nous, c’est un investissement total. Depuis le début, nous avons l’impression d’une mission commune, presque mystique. Moi qui ne suis pas croyant, dès mon premier air, je dis « l’âme extasiée défie l’épée », un message dont la force dépasse largement le « je suis amoureux, mais elle ne m’aime pas » qu’on trouve souvent au premier air ! Nous avons à faire passer un message qui nous dépasse, et qui dépasse le fait d’être croyant ou pas, sur la beauté de la nature humaine.
C’est certainement le contre ténor le plus doué de sa génération, Philippe Jaroussky et sa voix si particulière est l’une des têtes d’affiches de « Theodora », l’avant dernier ouvrage du compositeur Haendel avant sa mort. Pour la première fois présentée à Paris, cette pièce forte et dramatique raconte avec une intensité digne des plus grandes tragédies, le martyre d’une chaste chrétienne persécutée par les romains.
Première, samedi prochain, 10 octobre ; diffusion en streaming en direct sur Arte Concert et sur le site du Théâtre des Champs-Elysées vendredi 16 octobre ainsi que sur l’antenne d’Arte courant 2016.